Portrait de candidat :
Vincent

La première fois

La première fois que j’ai rencontré J2C c’était en prison à Poissy quand j’ai passé mon CAP de cuistot. Plusieurs personnes se sont présentées et c’est lors de cette TRE que j’ai rencontré ma référente CIP Sullivan. A la fin de la formation J2C a laissé ses coordonnées, moi ça m’a intéressé donc vers la fin novembre 2019 j’ai écrit une lettre. En 2020 je devais passer en commission pour sortir mais j’ai eu des problèmes de santé en janvier et février. J’étais encore à l’hôpital en observation et c’est là que j’ai reçu un courrier de Sullivan en réponse à ma lettre. Je suis retourné en détention et puis il y a eu le confinement. Au moment de préparer ma sortie il fallait que j’aie un logement et un travail pour sortir sous bracelet électronique. Au début je devais intégrer une formation Pole Emploi, mais elle a été annulée donc je me suis tourné vers J2C pour avoir de l’aide.

En seulement 15 jours

En l’espace de 15 jours j’ai eu mon premier rendez-vous avec Sullivan et en une semaine j’ai été accepté en tant que candidat chez Cuisine Mode d’Emploi. En fait ce qu’il s’est passé au mois de septembre c’est que Sullivan m’a fait participer à plusieurs ateliers (CV, recherche d’emploi..) j’ai tout eu, j’ai fait entretiens téléphonique, physique, whatsapp… tous les entretiens d’embauche qui existaient je les ai faits. Ça m’a enlevé de la timidité car moi je suis quelqu’un de très très timide. Au début l’appréhension que j’avais c’est « je vais rien apprendre » et en fait j’ai appris plein de trucs. Ça s’est super bien passé, ça m’a aidé quand j’ai fait des entretiens avec des patrons, quand je faisais ma recherche d’emploi. Sullivan a été présente et elle est encore présente, elle me suit. Elle a rien lâché. Tous les bénévoles que j’ai rencontrés de J2C sont sympas, il y a une bonne écoute, moi je suis satisfait. Moi je suis très content de J2C.

Cuisine Mode d’Emploi : une expérience unique

L’entretien avec Cuisine Mode d’Emploi s’est passé en visio-conférence, ils m’ont demandé pourquoi je voulais intégrer leur formation et je leur ai expliqué que j’avais un CAP cuisine obtenu en détention mais pas assez de pratique. J’avais déjà un projet professionnel défini, j’étais sûr de vouloir faire cuistot. On m’a accepté, j’ai intégré leur formation. J’ai été ému car avoir une formation en 15 jours alors que je sortais de prison, je ne l’imaginais pas. La formation en elle-même s’est bien passée, c’est ensuite le stage où j’ai eu du mal. Mais j’ai réussi à aller de l’avant et à trouver une opportunité qui me convenait plus.

Le meilleur souvenir que j’ai eu c’est d’être allé à Chambord. Avec Cuisine Mode d’Emploi on a préparé un buffet et il y avait le Président de la République M. Macron et Thierry Marx. Quand le président est arrivé on était en pleine action en train de préparer le buffet, ça j’en garde un très bon souvenir. On a animé des ateliers avec des enfants et on a fait des pancakes avec eux, on leur a mis la toque, ils ont décoré leurs pancakes. Le lendemain il y avait la visite du château, puis un spectacle avec les chevaux, on a passé deux jours magnifiques.

Une sortie positive !

Ce dont je suis le plus fier c’est d’avoir décroché un CDI en plein confinement. Je cherchais dans le secteur de la restauration en pleine période de crise sanitaire, il y avait le confinement et j’ai réussi à avoir un CDI ! Et cela avec un casier judiciaire et le bracelet. En l’espace de 6 mois je suis totalement indépendant. On m’a souvent fait comprendre qu’il fallait que je sois patient car en fin de compte j’ai été trop vite, sur tout (administratif, emploi, tout…). On m’a dit que j’ai de la chance car tous les candidats n’ont pas un parcours de réinsertion aussi rapide. Je pense que c’est grâce aux encouragements de Sullivan, des personnes de l’Ilôt qui m’ont remotivé quand je baissais les bras en octobre… J’ai donné mes CV, je faisais ça tous les jours, porte à porte. Puis ça a payé et j’ai été rappelé par un recruteur pour un emploi.

Des projets pour l’avenir…

Je ne sais pas où je me vois dans 5 ans, mais l’année prochaine je me vois faire mon projet de triporteur ! J’avais parlé à Sullivan de ce projet, je compte me déplacer en vélo triporteur sur tout Paris et faire de la vente ambulante de boissons chaudes (café, thé, chocolat) puis de biscuits de la plus grande épicerie de Paris (biscuits de luxe, à l’anis, palette bretonnes, tules, nougats de Montbéliard,…). J’aimerais aussi être parrain à Justice deuxième chance. Apporter mon expérience et mon vécu depuis que je suis sorti de prison.

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