Defi Metiers : Le parrainage offre une deuxième chance avec l’association J2C !

Sullivan Crochemore – Chargée de mission, Coordinatrice ateliers et parrainage, association Justice Deuxième Chance

L’association Justice Deuxième Chance (J2C) accompagne les personnes sous main de justice vers leur retour dans le milieu professionnel. Qu’ils aient été incarcérés ou non (bracelet électronique, travail intérêt général ou semi-liberté).

« J2C considère que toute personne ayant payé sa dette à la société doit pouvoir retrouver une vie épanouie et cela passe souvent par une insertion professionnelle réussie. »

Pouvez-vous nous présentez votre structure ?
Justice Deuxième Chance accompagne les personnes sous-main de justice, incarcérées ou non (bracelet électronique, travail intérêt général ou semi-liberté), vers l’insertion professionnelle. Nous intervenons à la fois en milieu ouvert et en milieu fermé, dans le cadre de dispositifs de préparation à la sortie. Nous travaillons actuellement sur un projet nommé « Promotions Victor Hugo » qui vise la réinsertion sociale et professionnelle de 6 groupes de 12 personnes incarcérées. Il se déroule en deux temps : « Dedans », 8 à 10 semaines de préparation à la sortie : ateliers collectifs et entretiens individuels centrés sur l’emploi, la vie quotidienne (logement, santé, etc.), communication dans l’entreprise, débats sur des thématiques d’actualité, bureautique, etc. ; « Dehors » : recrutement par des entreprises d’insertion et alternance de séquences de formation et d’activités professionnelles.
Quel est le profil des candidats ?
Les candidats parrainés représentent une grande diversité notamment par l’âge, de 18 à 62 ans, et par leur lieu d’habitation (nos territoires d’intervention sont principalement Paris, la Seine-Saint-Denis et les Hauts-de-Seine). Nous mettons en relation les parrains et filleuls à travers différents évènements collectifs. Les binômes, une fois créés, échangent en moyenne en individuel tous les 10 jours.

Quel sont les profils des parrains/marraines ? Rencontrez-vous des difficultés à trouver des volontaires ?
Les profils de 20 parrains/marraines sont très hétérogènes : autant d’hommes que de femmes, de 20 à 62 ans. Ils peuvent être étudiants, salariés de l’insertion, dans l’évènementiel, cadres ou vendeurs mais aussi retraités de grandes sociétés, indépendants ou encore chefs d’entreprise. Nous pouvons les rencontrer lors des événements auxquels nous participons : job dating, fêtes des associations, etc., mais aussi grâce à notre réseau d’entreprises partenaires, aux annonces que nous passons ou via les réseaux sociaux.
Pour chaque nouvelle intégration, deux entretiens successifs sont proposés pour valider les motivations et les actions que J2C peut proposer à chacun. Ensuite, deux formations de deux heures permettent de connaître l’association, de démystifier et considérer nos candidats comme n’importe quels demandeurs d’emploi. Nous abordons notamment la justice, l’administration pénitentiaire, les profils des personnes sous-main de justice, etc. Une bibliographie est remise à chaque participant. Enfin, nous proposons aux nouveaux arrivants de participer à l’échange de pratiques entre parrains /marraines animé par une psychologue bénévole qui a lieu chaque dernier vendredi du mois.

Quelles activités mettez-vous en œuvre des activités pour venir en appui au parrainage ?
Nous organisons des événements « plus légers » qui mélangent bénévoles et candidats pour faciliter la création de binômes selon les affinités. En 2020, nous avons organisé une visite du Panthéon, un échange autour d’un verre en terrasse, un tournoi de pétanque sur l’esplanade des Invalides avec des coupes et des paniers garnis à gagner. Nous envisageons en 2021 d’autres événements tels qu’une visite de la maison de Monet à Giverny, une journée à la mer ou une promenade en bateau mouche sur la Seine selon l’évolution des conditions sanitaires.
Quels projets allez-vous mettre en place pour œuvrer encore plus pour l’insertion de votre public ?
En 2021, nous avons obtenu des financements pour travailler sur la mobilité. En effet, certains métiers porteurs (bâtiment, logistique, espaces verts, maintenance, etc.) demandent souvent le permis de conduire. Les personnes peuvent être amenées à se déplacer de site en site, peuvent travailler en horaires décalés ou loin des transports en commun, etc… Dernièrement, nous avons sélectionné 10 candidats pour passer le permis de conduire (code et 30 heures de conduite). Nous avons proposé un parrain ou une marraine pour les aider à réussir et nous souhaitons renouveler l’opération en fin d’année.

Propos recueillis par Faïssa Moustapha (février 2021)