Interview : Nolwenn Jaspard

Portrait de Nolwenn Jaspard, bénévole chez J2C

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1/ Que faites-vous dans la vie …parcours professionnel, bénévolat ?

Je suis étudiante en droit. Après un Master 2 Droit pénal obtenu à l’Université Assas, je me suis inscrite à la Prépa Sciences Po pour préparer le concours de la magistrature. N’ayant pas été admissible au concours en 2021, je recommence l’expérience en 2022, avec la même prépa. Dans le même temps, je travaille au Tribunal de justice de Paris en tant qu’assistante de justice, après l’avoir déjà été à Versailles. Du côté du bénévolat, j’ai fait beaucoup d’associations différentes depuis mes 18 ans. D’abord de l’aide scolaire auprès d’une jeune fille en difficultés scolaires, que j’ai suivi pendant cinq ans, via l’association l’AFEV. Dans le même temps, choquée par le traitement des personnes réfugiées, j’ai décidé de m’investir dans les permanences juridiques de la Cimade, puis dans une petite association nantaise pour donner des cours de français et d’alphabétisation. J’ai poursuivi cette expérience des cours de français dans plusieurs associations en arrivant à Paris, dans le quartier de Montparnasse et aujourd’hui au sein du BAAM.

 

2/ Pourquoi avoir rejoint J2C?

Depuis que j’ai commencé le bénévolat, je souhaite m’investir dans le milieu carcéral. D’une part, car les personnes incarcérées sont souvent mises au ban de la société, même une fois leur peine purgée, ce que je trouve à la fois injuste, indigne et inefficace pour empêcher la récidive. Ensuite, de par le métier que je veux faire, il me semble essentiel de comprendre comment fonctionne le milieu carcéral. J’ai alors découvert J2C, qui correspondait parfaitement à ce que je voulais faire, c’est-à-dire maintenir le lien par la réinsertion par l’emploi notamment.

 

3/ Décrire l’asso J2C avec vos mots

Une équipe très engagée, et surtout très à l’écoute, à la fois des bénéficiaires et des bénévoles. L’association est vraiment dirigée dans le seul souci d’aider et d’accompagner au mieux bénéficiaires et bénévoles. Beaucoup de bienveillance, ne serait-ce que dans l’usage des mots (parler de « bénéficiaires »), des échanges riches. C’est un soulagement immense de pouvoir se reposer sur une équipe aussi présente et bienveillante, et je suis persuadée que cette bienveillance rejaillit sur l’efficacité de J2C ; à la fois sur les bénéficiaires, mais aussi sur les bénévoles, toujours contents de se retrouver dans une très bonne ambiance autour de sorties.

 

4/ Une anecdote sympa ? 

Lors de mon premier atelier, nous avons évoqué avec les bénéficiaires la question de mettre ou non une photo sur un CV. Plusieurs se sont alors exprimés pour dire qu’ils redoutaient de mettre leur photo par peur de subir du racisme et de la discrimination à l’embauche, contrairement à moi par exemple, qui avait, selon eux, raison de la mettre car je ne subirai pas cette discrimination. Malgré la tristesse de cet échange, j’ai été surprise de constater que l’on pouvait avoir une discussion aussi riche. Je craignais de me trouver face à des personnes réservées, qui n’oseraient pas s’exprimer et j’ai été ravie de constater que le dialogue était aussi fluide, et que les bénéficiaires se sentaient suffisamment en confiance pour aborder de tels sujets.

 

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