Une petite bibliographie de la justice et de la prison, de 1954 à 2016

Farhad KHOSROKHAVAR – Prisons de France – Violence, radicalisation, déshumanisation (Robert LAFFONT, octobre 2016)

Violence, radicalisation, déshumanisation… Qu’est-ce que la prison dit de notre société ? Cette enquête exceptionnelle menée dans quatre grandes prisons françaises – Fleury-Mérogis, Fresnes, Lille-Sequedin et Saint-Maur – dresse un état des lieux inédit et alarmant du milieu carcéral de notre pays. De la fouille à la promenade, du mitard à la salle de sport, le quotidien pénitentiaire est raconté par ceux qui le vivent. Petits délinquants, dangereux criminels, voyous radicalisés, « fous », surveillants, médecins, directeurs d’établissements : à tous, l’auteur donne pour la première fois la parole. Aux problèmes récurrents de surpopulation, violence, trafics en tout genre et conditions de vie dégradantes, est venu s’ajouter celui de la radicalisation. Le sociologue montre comment la prison constitue un terreau fertile pour les apprentis djihadistes et un vivier de recrutement pour les plus radicalisés. Analysant avec finesse et rigueur cet univers habituellement inaccessible, il livre une réflexion plus que jamais nécessaire sur l’enfermement et ses conséquences psychiques et sociales. Farhad Khosrokhavar, sociologue franco-iranien, est directeur du Centre d’analyse et d’intervention sociologiques et directeur d’études à l’EHESS. Spécialiste de la question de l’islam en prison et des processus de radicalisation, il a notamment publié Avoir vingt ans au pays des ayatollahs (coll. « Le monde comme il va », Robert Laffont, 2009) et Radicalisation (coll. « Interventions », Éditions de la Maison des sciences de l’homme, Paris, 2014).

(source : le mot de l’éditeur sur fnac.com)

 

Stéphane JACQUOT, Dominique RAIMBOURG – La prison, le choix de la raison (Economica, 2015)

De prime abord, rien n’était censé réunir ces deux responsables politiques. L’un est de gauche, député PS, très investi dans la campagne présidentielle de François Hollande sur les questions de justice et l’autre est de droite, secrétaire national de l’UMP, chargé de faire des propositions sur les mêmes thèmes au candidat Nicolas Sarkozy en 2012. Ils partagent pourtant la même ambition. Dominique Raimbourg et Stéphane Jacquot ont pris leur plume pour réfléchir ensemble à la place que doit prendre la prison, ils veulent doter notre pays d’un outil efficace de réponse à la criminalité.

Ils ont gardé à l’idée que la Prison est d’abord un symbole. Ses hauts murs défendent les valeurs de la République. La prison est ensuite un outil pour mettre à l’écart les coupables, les sanctionner et enfin les suivre pour leur permettre une réinsertion à la sortie. Cet outil doit prendre sa place dans une chaîne pénale police-justice-pénitentiaire qui gagnerait à être rénovée, mieux coordonnée. L’incarcération doit également trouver sa place parmi les autres peines et doit aussi se modernise avec de nouveaux concepts, comme la Justice Réparatrice.

Tenir tous les maillons de cette chaîne pour échapper à l’opposition simpliste et stérile entre répression et réinsertion et faire œuvre utile pour notre pays, tel est le pari de cet essai

(source : anjr.fr)

 

Serge PORTELLI et Marine CHANEL – La vie après la peine (Grasset, 2014)

En France, près de 80.000 personnes sortent chaque année de prison. Sont-ils des étrangers ou des citoyens à part entière ? Faut-il les aider ou les surveiller ? Peuvent-ils commencer une autre vie ? Ce livre expose les réponses que la société française apporte aujourd’hui à ces questions mais avant tout il donne la parole aux intéressés, quatorze anciens détenus qui racontent leur vie après la peine : un texte indispensable pour qui s’intéresse aux débats actuels sur la réforme pénale ou pour qui veut comprendre ces femmes et ces hommes qui tentent de reprendre vie parmi nous

(source : fnac.com)

 

Mohammed MARWAN – Les sorties de délinquance, théories, méthodes, enquêtes (La Découverte, 2012)

Dans un contexte de durcissement pénal et d’accroissement de la population carcérale, la question du devenir à long terme des délinquants mérite un intérêt particulier. L’idée selon laquelle les expériences délinquantes sont transitoires semble aller de soi, sans que l’on sache vraiment quand, pourquoi et comment s’ordonne cette perte d’attraction des conduites transgressives. Jusqu’ici, les sciences sociales tout comme les praticiens, notamment dans le monde francophone, se sont focalisés sur les entrants et les persistants et ont ostensiblement ignoré les sortants de la délinquance. C’est pourtant un enjeu social et politique important qui mobilise, à des niveaux divers, des centaines de milliers de professionnels en France. Il y avait donc un vide académique à combler, un champ de recherche à défricher et ce premier ouvrage en langue française pose un premier jalon dans cette direction. Il regroupe les éclairages d’auteurs reconnus qui abordent les sorties de délinquance à travers l’analyse des expériences individuelles, des dynamiques sociétales et de l’action publique en croisant différentes disciplines et en articulant théories, méthodologies et données empiriques.

(source : amazon.fr)

 

Serge PORTELLI – Récidivistes, chronique de l’humanité ordinaire (Grasset, 2008)

A partir d’une douzaine de « cas », tirés de son expérience de magistrat, Serge Portelli, spécialiste du droit des victimes, raconte ici le parcours chaotique de douze récidivistes. Affaires de vol, de viol et de violence, parfois de meurtre, maladie mentale et addiction de toutes sortes, errances et transgressions, arrestations et condamnations composent les destinées particulières de ces mineurs délinquants ou de ces grands « professionnels », dont les juges, bien souvent, ignorent tout. Ponctuant chaque « histoire » de brèves données, juridiques, historiques ou statistiques, éclairent à leur tour la complexité de la récidive et révèlent l’inadéquation et l’insuffisance des moyens existants. « Depuis quelques années, meurtres, viols, agressions sur des mineurs révoltent l’opinion publique et soulèvent une émotion considérable. Or, ces affaires criminelles ne représentent qu’une infime part de la criminalité et de la récidive elle-même. En vérité, la masse des récidivistes est composée d’êtres en déshérence dont la vie n’est plus regardée qu’au travers d’un relevé de condamnations. Paradoxalement, l’indifférence est proportionnelle à la longueur du casier judiciaire. Ce qui devrait alerter lasse. Ce qui devrait intriguer effraie. La répétition de l’infraction semble anesthésier le sens commun. Elle est un lieu de prédilection de la démagogie et du populisme. La diabolisation des récidivistes les enferme dans la fausse uniformité des “monstres”, des “irrécupérables”, que seule une fermeté sans faille pourrait stopper. Ce livre propose d’humaniser le débat, de le dé-diaboliser. De plonger dans la réalité singulière. En essayant de se tenir à égale distance de la naïveté et du cynisme. Surgissent alors de multiples figures de notre société, des figures étranges et parfois inattendues qu’on trouve un peu en cours d’assises mais qui peuplent surtout les audiences correctionnelles de comparution immédiate, lieux peu connus du public. » S. P. (extrait de l’introduction)

(Source : fnac.com)

 

Serge PORTELLI – Traité de démagogie appliquée (Michalon, 2006)

La démagogie, ce n’est pas flatter le peuple, c’est l’abaisser. L’histoire est pleine de ces flagorneurs-là, prêts à tout pour asseoir leur popularité et forcer leur succès. Le mal est ancien, c’est le corollaire d’une démocratie qui dépérit. En décembre 2005, en plein couvre-feu, est votée une loi sur la récidive. La peur du crime a toujours été l’un des terrains favoris des populistes. Fondé sur une falsification de la réalité et de la pratique des tribunaux, sur une méconnaissance totale de ce qu’est la récidive, ce texte ne sert qu’à alimenter un discours électoraliste : celui du ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy. Ce livre décortique, à travers l’exemple de cette loi inutile et bête, cas parfait de la démagogie en marche, la méthode Sarkozy, médiatique et sournoise.

(source : amazon.fr)

 

Philippe ZOUMMEROFF avec Nathalie GUIBERT – La prison, ça n’arrive pas qu’aux autres (Albin Michel, 2006)

« La prison nous concerne tous. Nous comptons sur elle pour nous débarrasser de nos peurs, de nos instincts de vengeance et de nos incapacités à vivre ensemble. Ayons au moins le courage de regarder ce que tout cela donne ». Surpopulation, trafics de drogue, illettrisme, misère humaine… Les prisons françaises sont dans une situation qui ne cesse de se dégrader au point qu’elles ne jouent plus leur rôle de réinsertion. Au contraire, elles encouragent à la récidive une population majoritairement composée de délinquants sexuels, de toxicomanes et de malades mentaux.

Ce livre d’actualité est un constat qui pointe là où ça dérange et un pari qu’une prison respectueuse de la dignité humaine est possible. Il peut aider à nourrir la réflexion de ceux qui nous demandent de leur ouvrir les portes d’un univers qu’on fantasme faute de le connaître. Il y a des solutions pour que la prison contribue à la réinsertion, mais manque la volonté politique, et là, c’est l’affaire de tous : nous sommes citoyens d’une société  » qui fabrique des exclus « .

(source : prison.cef.fr)

 

François SAMMUT, Pierre LUMBROSO, Christian SERANOT – la prison, une machine à tuer ? (Rocher, 2002)

Des prisons françaises, établissements pénitentiaires où sont détenues les personnes condamnées par la justice à une peine privative de liberté ou en instance de jugement, chacun de nous croit savoir l’essentiel, même en se voilant la face. Les révélations de ce document choc qui nous plonge au cœur de l’univers carcéral en étonneront plus d’un. La détresse morale et physique, le dénuement social et économique, la prévalence de l’argent, de la violence et du caïdat, la non-assistance quasi permanente à personne en danger, la vétusté des établissements, les trafics en tout genre, l’offense et les brimades faites aux familles, la corruption à chaque niveau de la hiérarchie de l’administration, l’extrême misère sexuelle dans laquelle sont maintenus les détenus ne laissent aucun doute quant au constat accablant des trois auteurs : au-delà des beaux discours, la prison française, plus qu’une machine à détruire, est une machine à tuer. Lorsqu’on sait que moins de 10 % de la population carcérale relève de la grande criminalité, organisée ou non, on peut se demander si ce type de sanction – l’enfermement – doit demeurer dans tous les cas la panacée. François Sammut, fort de son expérience de directeur technique de la Pénitentiaire, Pierre Lumbroso, avocat pénaliste, confronté chaque jour aux réalités du terrain, et Christian Séranot répondent que non et proposent des solutions. (source : books.google.fr)

 

Philippe MAURICE – De la haine à la vie (Gallimard, 2002)

En 1977, Philippe Maurice est emprisonné parce que, deux ans plus tôt, il a voulu aider son frère, incarcéré pour trafic de voitures, à s’évader. Ayant tué un policier lors d’un échange de coups de feu, il est condamné à mort le 28 octobre 1980. Gracié par François Mitterrand en mai 1981, il va passer près de vingt-trois ans derrière les barreaux, subissant les humiliations et les souffrances qui sont le lot des prisonniers de droit commun. Il commence des études d’histoire, obtient une licence, prépare une thèse de doctorat, tout en luttant contre la tentation du suicide pendant plusieurs années, tant le milieu carcéral est hostile à son désir de réinsertion. Il parviendra à soutenir sa thèse, pour laquelle il obtiendra les félicitations du jury. Devenu spécialiste d’histoire médiévale en prison, Philippe Maurice a obtenu la liberté conditionnelle en mars 2000. La vie a fini par l’emporter sur la haine. Formidable leçon de courage et d’espoir, voici, plus convaincant et plus fort que toute fiction, le récit d’une renaissance.

(source : books.google.fr)

 

Véronique VASSEUR – Médecin-chef à la prison de la Santé (Cherche-Midi, 2001. Disponible en Livre de Poche)

A sa parution au début de l’année 2000, ce livre a été un coup de tonnerre, suscitant réactions et polémiques, dans l’administration pénitentiaire, le monde politique, les médias, l’opinion. Médecin de garde durant huit ans, puis médecin-chef dans cette prison située au cœur de Paris, Véronique Vasseur témoignait d’un quotidien hallucinant, parfois insoutenable : conditions sanitaires et médicales scandaleuses, mais aussi trafics, prostitution, tracasseries, délations, suicides, dans un entassement humain où le sans-papiers côtoie le VIP, où le petit délinquant vit avec le terroriste. Privés de liberté, les condamnés doivent-ils pour autant être soumis à des conditions de vie dégradantes, voire inhumaines ? C’est la question que ce témoignage, où le vécu et la réflexion se livrent sans fard et sans préjugé, posait – et pose encore – à une démocratie qui se voudrait moderne et respectueuse des droits de l’homme.

(source : livredepoche.com)

 

Martine SCHACHTEL – Femmes en prison (Albin Michel, 2000)

Des bébés, par nature innocents mais nés en détention, sont incarcérés à Fleury-Mérogis, la plus vaste prison pour femmes de France. Dix-huit mois durant, ils demeurent derrière les barreaux avec leurs mères avant de leur être retirés, leur infligeant ainsi une forme de « double peine ». Si les Français, qui ont longtemps vécu sur le mythe des « prisons trois étoiles », ont découvert récemment le véritable visage de leur système pénitentiaire, il leur reste encore bien des vérités à regarder en face. Le sort réservé aux femmes vient au premier rang. Martine Schachtel, qui avait déjà joué un rôle pionnier dans les luttes des infirmières, s’est résolument engagée dans la difficile réforme tendant à faire bénéficier les détenus de soins médicaux dignes de ce nom. Elle raconte non seulement les blocages imposés par les corporatismes du monde pénitentiaire, mais surtout sa découverte de l’incroyable solitude de ces femmes souvent condamnées pour des faits mineurs liés à la misère, à la prostitution ou à la toxicomanie. Un document sans concession sur les grandes oubliées du débat autour de la nécessaire réforme des prisons françaises

(source : albin-michel.fr)

 

Robert BADINTER – La prison républicaine (Fayard, 1992)

De la naissance de la République à 1914, l’idéologie pénitentiaire demeure constante: la prison doit être un lieu de peine, mais aussi d’amendement; elle est faite pour transformer les délinquants autant que pour les punir. Pour les républicains, une discipline ferme mais humaine et les bienfaits de l’instruction peuvent toujours ramener le délinquant au droit chemin, c’est-à-dire à un comportement conforme aux valeurs de la République. Dès lors, son idéal lui commande, plus qu’à toute autre forme de gouvernement, de se pencher sur les prisons, de les transformer, de les humaniser enfin. Or la République ne le fait pas. C’est, dira-t-on, faute de moyens plus que de bonnes intentions. Mais, précisément, la question posée est bien celle-là: pourquoi la République s’est-elle refusée à prélever les ressources nécessaires pour changer la prison, en finir avec la misère, la promiscuité, la corruption de la vie carcérale, toujours dénoncées et toujours reconduites? Pourquoi accuser les tares d’un système pénitentiaire indigne des valeurs de la République et de son intérêt bien compris, puisqu’il nourrissait la récidive  et cependant se garder d’y remédier? A travers le prisme de ses prisons et de sa politique répressive, c’est un visage secret de la République qui se révèle.

(source : fayard.fr)

 

Guy GILBERT – Des jeunes y entrent, des fauves en sortent (1985)

Ce document raconte la « fatalité » qui conduit des jeunes sur le chemin de la délinquance et comment Guy Gilbert, malgré les obstacles, veille, aide, se bat au nom de sa foi pour que leur vie ne leur soit plus volée, pour que le désespoir cesse d’être le dernier mot. Dans ce troisième livre, après Un prêtre chez les loubards et La rue est mon église, ce prêtre pas comme les autres dénonce le sort de ceux qui, nés dans certaines classes, sont condamnés à un enfermement sans fin qui prend tous les visages : prostitution, chômage, solitude, prison… Cette lutte quotidienne force l’admiration. Elle nous donne à voir, à entendre une multitude d’histoires passionnantes, pleines de surprises, de rebondissements qui, toujours, disent la même chose : le refus du malheur, le désir d’exister.

(source : livredepoche.com)

 

Michel FOUCAULT – Surveiller et punir (Gallimard, 1975)

 « L’essai étudie l’émergence historique de la prison. Foucault s’y efforce de déligitimer le principe même de l’emprisonnement : « la prison est dangereuse, quand elle n’est pas inutile », opposition qu’il étendra à la punition elle même : « il y a honte à punir »

(source : Wikipédia)

 

Serge LIVROZET – De la prison à la révolte (Mercure de France, 1973, réédité par L’Esprit Frappeur, 1999)

« D’abord voleur par nécessité, puis par défi, Serge Livrozet l’est devenu par conviction. Arrêté et jugé, il a été condamné pour  » crime  » contre la propriété. Ce livre, publié pour la première fois en 1973, reste plus que jamais d’actualité. Au-delà des théories, l’auteur de l’infraction nous livre son point de vue sur les causes de la délinquance et de l’insécurité. Aujourd’hui réhabilité, auteur d’une quinzaine de livres, Serge Livrozet a changé de moyens mais n’a pas changé d’idées : la révolte ne l’a pas quitté. »

(source : books.google.fr)

 

Auguste LE BRETON – Les hauts murs (1954, réédité en novembre 1998)

Pupille de la Nation, Yves Tréguier, 14 ans, ne supporte plus l’ambiance carcérale et la discipline absurde de l’orphelinat où le sort l’a fait échouer. A force de fugues, il s’est déjà acquis une réputation de forte tête et le surnom de « graine de bagne ». Dieu sait pourtant que ce n’est pas un mauvais bougre… Juste un p’tit gars follement épris de liberté… Hélas pour lui, histoire de le mater, voilà qu’on l’envoie dans une « Maison d’Education Surveillée » dirigée par le terrible M. Taréchian… Vexations, privations, violence physique et morale… Derrière les hauts murs de sa nouvelle « prison », Yves découvre l’enfer quotidien et la lutte pour survivre…

(source : un lecteur sur Amazon)

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